Avant que la maladie ne m’arrache toute mon énergie, avant qu’elle ne s’étende au point où mes rêves ne soient plus que des souvenirs inachevés… j’aimerais vivre encore. Vivre vraiment. Pas seulement respirer, mais ressentir, vibrer, créer, exister autrement que dans la douleur.

 

Avant que mon corps ne m’impose le silence, j’aimerais marcher sans souffrir, faire un pas après l’autre sans craindre l’effondrement. J’aimerais dormir une nuit entière sans me battre contre la douleur. J’aimerais manger sans appréhender, savourer sans payer le prix du plaisir.

 

Et puis, il y a ces rêves plus grands, plus fous peut-être, mais qui brûlent en moi comme des étoiles qu’on ne peut pas éteindre.

J’aimerais faire le tour de l’Europe en van, sentir la route défiler sous mes yeux, découvrir le monde à mon rythme, libre pour une fois.

J’aimerais me lancer sur le GR5, suivre ces sentiers de montagne où chaque souffle, chaque pas, serait une victoire sur ce corps qui me trahit.

 

Mais ma santé, ma situation financière, ma solitude, et toutes les cicatrices invisibles que laisse cette maladie cardiovasculaire font de chacun de ces rêves un combat. Un défi immense.

Et pourtant… je n’arrive pas à renoncer.

 

Parce que tant que mon cœur bat, même fragilement, il porte encore l’envie de vivre, l’envie d’aimer, de voir, de créer, de rêver.

Je ne veux pas seulement survivre à la maladie — je veux lui voler du temps, lui arracher des instants de lumière, des souvenirs de liberté, des morceaux de bonheur qu’elle ne pourra jamais me prendre.

 

Avant que tout ne s’éteigne, je veux encore vivre mes rêves. Même un peu. Même mal. Mais avec tout ce qu’il me reste de force, de passion, et d’espoir.

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